четверг, мая 7

Boys! review: Kaosguards

Nous avions déjà bien apprécié le second album des Sibériens enfumés de EVOKE THY LORDS (relire la chronique ici .

Et nous relevons encore d'un cran notre niveau d'appréciation avec ce troisième album dont le titre constitue une invite à la débauche de notre belle jeunesse européenne. Car, à partir de racines Doom et Stoner encore sous-jacentes, EVOKE THY LORDS propose un album intégralement placé sous le signe du psychédélisme.


 

Prenons par exemple le titre instrumental qui fait l'ouverture : « Damn These Deserts ». Plus de sept minutes d'un Blues lysergique planant d'une beauté stupéfiante. Des arpèges de guitare, une guitare solo qui lâche sur un mode laconique et détaché des notes d'un feeling merveilleux, une section rythmique qui entre en jeu de manière feutrée et féline, une flûte qui enlumine le tout. Et l'ensemble qui chaloupe, tangue, s'intensifie très progressivement pour aboutir à un gros riff abrasif. On se croirait revenu au meilleur des années 1967-68 : quel putain de trip !

La composition suivante, « Betrayer, Lier », semble débuter sur le même mode patchouli avec ses tablas, sa guimbarde, sa flûte et son didgeridoo : Katmandou est en vue. Mais bientôt, Katmandou est détruite par une basse grondante, par une batterie bien sèche et par des riffs venimeux. Des vocaux caverneux émergent des profondeurs et font définitivement dérailler le trip, direction cauchemar-ville.


Avec sa rythmique chaloupée et épaisse, « World Without Me » se rattache davantage au Stoner Rock, avec toutefois des vocaux mi-caverneux, mi-haineux qui contrastent superbement avec des d'ensorcelantes parties de flûte traversière.




Inutile de poursuivre le descriptif de chaque titre car on retrouve dans chacune des sept compositions la même fusion de Doom Death, de Stoner, de Rock psychédélique, avec une capacité à conférer à chaque titre une identité propre (tiens du chant féminin sur « I Want To Sleep » et « Sky Is Falling », tiens un riff à la BLACK SABBATH sur ce dernier...).


Avec cet album, EVOKE THY LORDS revendique l'héritage de BLACK SABBATH, de BLUE CHEER, de CANNED HEAT, de MONSTER MAGNET, de KYUSS, autant que du Doom Death des origines. Bref, voilà un album magique par un groupe fantastique, que l'on a davantage envie d'étreindre dans nos bras velus que le nouveau petit père du peuple Vladimir (lequel, soit dit en passant devrait fort peu apprécier ce Rock dégénéré!). Soyez bénis, brothers !


Alain Lavanne

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